Et la ville est à peine reposée de cette longue nuit musicale, qu’elle se prépare déjà à revivre les mêmes délires, une semaine plus tard. Nous sommes vendredi et sur la place de Jaude les techniciens s’affairent à mettre au point l’écran géant qui rediffusera la rencontre de rugby qui opposera le club local au stade Toulousain pour le titre de champion de France récompensé par ce fameux bouclier de Brénnus , pour la neuvième fois, mais jamais gagné. Après une bonne bière sur la terrasse du bar australien et une bonne truffade au pied de la cathédrale, nous nous promenons sur la place qui demain accueillera ses 30 000 supporters dans une ambiance chaleureuse. Déjà je sens cette sensation électrique qui émane des groupes de badauds préparant impatiemment la soirée du lendemain. Cette ville fournit de bonnes vibrations et je m’y sens bien.
Samedi, 1h du matin : Clermont a perdu mais dans les rues les supporters soignent leur déception à grands renforts de rires et de cris de joies ! Réveillé dans la nuit par un coup de téléphone de Nicolas me demandant de venir à son secours à cause d’une panne de voiture, je m’étonne de cette ambiance aux antipodes de ce que j’aurais pu croire suite à cette nouvelle défaite. J’ose à peine imaginer ce que cette fête aurait donné si le club avait remporté ce fameux trophée tant espéré. Oui, cette ville a quelque chose de magique en elle. Un goût de fête qui contraste avec les expressions souvent austères que l’on peut remarquer sur le visage des habitants de cette région. Sans doute est-ce là une force qui tient l’étranger à distance mais qui ne reflète en rien dans ces défoulements de joies observés jusqu’ici. Je retrouverai Nicolas un peu plus tard. Ainsi qu’une voiture sans courroie de distribution ce qui me vaudra sans doute une facture bien lourde à cause d’un garagiste peu scrupuleux qui m’avait assuré de l’état neuf de cette courroie. Mais bon, ce n’est que du matos. Et en traversant la ville pour rejoindre les montagnes, je me pose la question en voyant tous ces gens, torse nu dans cette nuit brûlante : comment peut-on être si joyeux dans la défaite ? Vraiment , je suis bien ici.
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