L’écriture se fait rare, pourtant ce n’est pas l’envie qui manque. Raconter ce nouvel état d’esprit qui, petit à petit, nous incite à donner une nouvelle impulsion à une vie refusant l’engourdissement et l’ennui. Et le temps passe, imperturbable. Pourtant, à deux reprises, il a marqué une pause, semblant s’arrêter pour mieux nous faire comprendre son importance. Il me faudra un jour, parler de ces sentiments encore impossibles ce soir à décrire, qui m’ont traversé durant ces périodes tragiques et pourtant si riches d’enseignements. Il faudra que je m’explique cet espèce de devoir de survie que l’on s’est imposé mais qui en fait s’opère naturellement. Car l’INSTANT est toujours là. Il m’arrive d’y revenir lors de longues marches en solitaire sur les sentiers rouges de Paugnat. Difficile à comprendre tout ça. Ah oui, la dignité…rester digne, alors que ce que l’on désire le plus au monde c’est l’inverse. C’est crier une révolte légitime, c’est fuir, maudire, blesser voir tuer. Oui, nous ne sommes pas grand-chose et à la fois grands, propriétaires d’une volonté de réserve insoupçonnable. La frontière entre l’Homme et l’animal n’est pas bien grande. Tout n’est qu’une question d’éducation personnelle, pas celle inculquée par des institutions qui n’ont de règles que les leurs, mais celle que l’on s’inflige à force de réflexions survenues aux lendemains de sombres moments, qui à force de se répéter dans le temps forgent cet instinct, seule épaule sur laquelle on peut encore s’appuyer. Oui, la dignité, belle fumisterie qui fait de nous une image. Qui empêche notre âme de se révéler, de nous montrer tels que nous sommes. Cela est sans doute le prix à payer pour vivre en parfaite harmonie avec le monde que l’on côtoie, il n’est pas responsable de notre état, le Monde. Non, il ne savait pas, cet interne qui nous a reçu aux urgences, une terrible nuit de Juin d’il y a 5ans, et qui, sans scrupule, nous a posé les questions accusatrices, nous rabaissant à jamais au rang de coupables tout désignés. C’est que, encore aujourd’hui, je ferais bien 650 bornes, pour lui expliquer les choses de la Vie à ce gentil interne. Mais il faut rester digne, ne pas en parler, cela ne changerait de toute façon rien à la situation, et de plus ses collègues se sont bien rattrapés. Vous voyez, on peut mal d’en sortir…et ce mec n’était vraiment pas intéressant. Pas un con, un connart(d?).