Retour vers l’écriture simple et apaisante. Mais sincèrement, je pense ne pas avoir beaucoup de choses à raconter. Bien dans ma tête, le passé me laisse un peu de repos. Nous avons passé une partie de la semaine avec un ami du Nord, venu se perdre sur ces terres auvergnates si différentes des horizons plats de là-bas. Je me suis interrogé sur ce que pouvait représenter cette visite, attendue certes, mais aussi synonyme, pour moi, de bilan après ces mois d’éloignement. Comment puis-je d’écrire ces sentiments qui peu à peu prennent un peu plus de place chaque jour, soulageant ainsi une angoisse d’un avenir nébuleux. Si l’écriture se fait plus rare, c’est que j’ai l’impression de répéter à chaque ligne les mêmes phrases banales sur une vie qui ne l’a pas été. Revenons à cette visite. Fred est donc arrivé vendredi dernier, par un train retardé par un « incident » de circulation ferroviaire. Collision entre voiture et train. Nous apprendrons par la suite qu’il s’agissait d’un suicide. Perturbée donc cette arrivée de l’ami Fred, de plus bien arrosée par une pluie persistante et quelques bières au buffet d’une gare encore sous le stress des badauds perdu devant les panneaux lumineux leur annonçant les mauvaises surprises. Pour la petite histoire sachez que, l’esprit embrumé par la présence du nordiste et la joie que je me faisais à lui expliquer tant et tant de choses dont le moment n’était sans doute pas choisi, je me suis fait un feu rouge et un sens interdit de quoi lui rappeler symboliquement que l’émigrant avait gardé son esprit rebelle, même si l’intention n’y était pas. Bref cette première soirée s’est terminée devant une truffade et plus tard, à la maison, devant une Duvel qui attendait patiemment cette invitation depuis plus d’un an et demi. Ce soir l’ami a rejoint le Nord et les choses sont à leur place. Moi ici, eux là-bas. Je veux dire que le temps fait son travail. Que j’oublie parfois de prier le soir, que le manque se dissipe, que je recommence à projeter des images sur un écran parsemé d’étoiles filantes. Mais que la tumeur veille, réveillant des éclairs assassins. Tant qu’il y aura des passages à niveau, des trains arriveront en retard. Il y a bien longtemps que j’ai pris le train. J’aime trop conduire.
à chaque fois que je viens lire ton blog, je pense à un livre d'abdelmalek sayad intitulé LA DOUBLE ABSENCE. l'as-tu lu? c'est un ethnologue du CNRS qui a travaillé sur l'immigration. il parle de l'absence: l'immigré est absent de la culture où il s'exile car il ne s'intègre pas, et i lest absent de sa culture d'origine qu'il ne voit pas évoluer car il n'y participe plus. arrive la vieillesse et il n'appartient plus à aucune culture...
Rédigé par : CHAOS | vendredi 25 avril 2008 à 22H32