En fait, je pensais avoir une route mauvaise et dangereuse toute la nuit. Mais après 50km, les intempéries ce sont calmées pour laisser la place à un ciel totalement dégagé. La circulation n’était pas importante, la soirée s’annonçait bien. La nuit tomba doucement vers 19h. Et une lune bien pleine finit de m’accompagner sur cette route maintes fois empruntée. Je me suis passé les cinq albums de Génésis ( d’avant 75, ça je l’ai déjà dit…) tout en me demandant pourquoi je revenais passionnément vers ce groupe délaissé durant tant d’années. Tout en conduisant sur une route éclairée par cette lune magique et bienvenue, je sifflotais tous les morceaux, essayant de me rappeler les passages musicaux les plus difficiles, tapotant du bout des doigts le volant et le tableau de bord…un pied total. Les kilomètres ont défilé dans une semi-pénombre qui me laissait parfois le loisir d’observer, en contournant la capitale, le ballet bien calculé des avions dans leur approche d’atterrissage. Lumières suspendues dans l’obscurité comme des marionnettes s’amusant à se chercher. Et c’est ainsi que je suis arrivé dans le Nord quelques heures plus tard, pas trop fatigué, des restes de mélodies dans le coin des oreilles.
Le retour s’est fait avec la neige, au départ puis à l’arrivée, et je me suis senti bien lorsque j’ai aperçu au loin, les premiers dômes, leurs têtes noyées dans une brume neigeuse. J’en ai conclu une fois de plus que ma vie était désormais ici, vu ce sentiment indescriptible que je ressens lorsque je franchis les premières collines de ce pays. C’est ainsi. J’ai appris à le connaître, et il suffit à ma joie d’y vivre. Cela aurait pu être « autre part » . Mais c’est ici. J’attends simplement que notre fils vienne nous rejoindre
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