Un courage comme cela, je n’en ai jamais connu. Ils ont tenu à assurer leur rôle jusqu’au bout, sans une plainte, sans révolte, fièrement.
Sébastien allait au lycée tous les jours, en voiture avec sa mère qui le déposait sur le parking de l’établissement. Il lui restait plus de deux cents mètres à parcourir, sac au dos, sans jamais accepter la moindre invitation à une aide si minime soit-elle. Il connaissait son handicap physique et se sentait sans doute différent de son entourage. Il acceptait calmement les petites moqueries sans méchanceté que ses copains lui lançaient. Ainsi une fois nous a t-il confié le surnom qu’on lui prêtait : robocop. Sans doute sa démarche hésitante et mécanique faisait-elle penser à cet héros des temps virtuels connu de beaucoup d’enfants des années 80. Mais cela lui faisait presque plaisir de s’entendre nommé ainsi. Il se plaçait bien plus haut que ces sarcasmes et en souriait souvent. J’allais le rechercher le soir, le cherchant au milieu de la foule de lycéens pressés de sortir, surveillant si rien de dangereux pour lui ne le guettait. Parfois il arrivait avec une de ses copines, grimpait sans aide dans la voiture et continuait ses plaisanteries tout le long du trajet qui le ramenait à la maison. Ce n’est que vers les dernières semaines de cours que je me suis aperçu d’une grande lassitude sur son visage. Cette fin mai 2003, il était content de finir les cours plus tôt dans l’année, pour laisser la place aux candidats au bac. Il ne profita pas de cette aubaine.
Damien quant à lui, de 4 ans son aîné, se rendait à la fac de Valenciennes. Je le conduisais au train le matin, puis de la gare de destination à la fac il y avait plus de 3km de marche. Nous ne savions pas comment il pouvait vivre cette épreuve, mais jamais il ne fit défaut à ses cours. Levé 6h, retour 18h30, été comme hiver. Je me revois face au jury d’acceptation, pour la demande de sa prime d’invalidité qui aurait pu lui servir pour le transport en taxi. Comment expliquer que votre enfant est pratiquement invalide, mais qu’il se rend tous les jours en cours par ses propres moyens ? Refus d’obtention bien entendu…il a fallut que Damien, abandonne, à bout de force, ses chemins de croix, pour que des réponses positives nous parviennent. Je lui disait pourtant le matin de nous dire si cela lui était trop pénible. Mais non, il partait en cours. Un matin sa mère dû allait le rechercher à Valenciennes. Ses études prenaient fin. Il s’inscrivit à des cours par correspondance, en psychologie. Et continua ses séances de Kiné, jusqu’au jour où il s’aperçut qu’elles ne lui servaient plus à rien. Ses lieux de rendez-vous avec ses copains se firent de plus en plus proche de la maison. Les derniers mois il ne dépassait pas les marches de la maison, passant les nuits froides de l’hiver entouré de ses copains, un peu trop bruyants à mon goût. Mais il ne souffrait plus aucune interdiction et se permit même le luxe de s’offrir un billet pour allait voir son groupe favori au Stade de France. Concert qui fut annulé. Puis la rue se fît plus silencieuse durant le mois de Février 2006.
Alors quand Word me souligne mes fautes et mes passé simple en me recommandant de parler au présent, je voudrais lui demander de réviser ses jugements.
juste un passage...j'ai lu
l'émotion est au déla de l'écriture
Bises douces
Rédigé par : svet | samedi 07 juillet 2007 à 00H05
Bonjour Alain
nous sommes rentrés ce dimanche soir d'une promenade pluvieuse. Edith et moi avons lu ton dernier article. Emouvant.
Nous connaissons mieux certaines circonstances ...
Bonne continuation, Alain.
Bonne route avec Fabienne.
Bises
A et E
Rédigé par : Angelo et Edith | dimanche 08 juillet 2007 à 20H06