J’ai sorti les archives. Des
paroles et des musiques enregistrées durant presque 20 ans, de 1975 à 1995. J’y
ai retrouvé mes mots, mes ambiances, mes états d’âme, qui en fait, n’ont jamais
changé. Ce mal être m’a donc toujours suivi, j’en ai la preuve concrète, à
l’écoute de ces textes sans cesse remaniés pour leur donner plus de consistance
et de sincérité. Bien sûr toutes ces chansons resteront inconnues mais elles
représentent pour moi un trésor émotionnel irremplaçable. La dernière écrite,
l’a été pour Damien et Sébastien, dont nous venions d’apprendre le diagnostique
de leur grave maladie. Ensuite j’ai repris mes cahiers, j’en ai déjà parlé. Je
me souviens très exactement des sensations que je ressentis en l’écrivant, de
l’angoisse qui me tenaillait alors et de l’écœurement que cela me procura.
Cette chanson n’était pas tout à fait dans le style de tout ce que j’avais
écrit jusqu’alors, mais les mots étaient là, simples et réalistes. Sur la
musique d’un copain, j’ai très vite enregistré ce texte, comme un dernier cri
avant le morbide compte à rebours. Mais de la maladie nous ne savions rien
encore. Nous allions devoir v
ivre dans l’inconnu et le doute durant de longues
années et faire COMME SI l’avenir nous appartenait. Je vous joins cette modeste
mélodie. Elle est le témoin encore existant d’un instant de notre VIE.
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