J’aimerai avoir les mots,
connaître les formules qui accrochent, qui intéressent, j’aimerai être un
champion de l’orthographe pour ne plus choquer le lecteur, j’aimerai avoir le
courage d’apprendre à écrire, à raconter…je sais aussi que bien souvent, l’écriture
vient d’elle-même et que son apprentissage est parfois inutile. N’empêche. Une
lecture facile sert une histoire. J’ai beaucoup lu et cet exercice est devenu
épisodique. N’étant pas un adepte du petit écran, je passe la majeure partie de
mes soirées devant ce PC à essayer de transmettre des émotions dans le seul but
de laisser quelque chose, un vague souvenir, une trace faite de brouillons
recopiés en hâte sans vraiment avoir pris le temps de réfléchir sur leurs sens.
J’ai changé
le titre de ce blog car l’histoire change au fil des lignes qui le remplissent.
J’écris en italique les textes que je ressens plus profondément, dont le
contenu est plus personnel. En même temps je dévoile une partie de notre Vie,
mais ce n’est pas par manque de pudeur. Je veux simplement que le lecteur sache
que derrière toute force apparente existent des faiblesses dont naissent
parfois les plus sincères preuves d’amour.
Comme je
l’ai écris un peu plus bas, j’ai toujours caché derrière un humour parfois
décapant, un monde fait de zones sombres et tristes. Est-ce la solitude dans la
laquelle j’ai baigné étant enfant qui imprégna en moi ces sentiments
mélancoliques ? Sans doute. C’était une solitude constructive en quelque
sorte puisqu’elle m’a permit de m’inventer un monde dans lequel j’ai toujours
pu me réfugier. A cinquante ans, au seuil d’un avenir plus qu’incertain, je
puise dans cet unique lieu de sécurité, les forces virtuelles sur lesquelles demain, d’autres pourront
compter. Je cherche les seules voies possibles pour arriver à effacer ce qui
n’aurait jamais dû arriver. Tout cela est bien difficile à comprendre. Mais on
ne sort pas indemne d’un tel parcours : la Mort je l’ai vue sous toutes
ses faces, elle n’a plus rien à me cacher. Et ce n’est pas en vouloir à la terre
entière que d’essayer trouver un certain soulagement dans ce flot de mots et de
pensées publiques. Sans doute un jour, en relisant ce blog, je sentirais en moi
une espèce de honte ou de regret. Peut-être alors aurais-je atteint mon but.
Mais je sais que ce jour est encore loin, simplement parce que c’est la seule
méthode pour moi ce soir de me rapprocher de l’invisible.
Je voudrai,
simplement, commencer à raconter mes Enfants. Loin de chez moi ce soir, je peux
m’y aventurer.
Aujourd'hui à table nous évoquions l'âge de quelques personnes de notre entourage, leur dynamisme malgré cet âge, et le fait que bientôt la mort les surprendra. Lorenza, notre fille, dit alors " Quels tristes discours, pensez à autre chose." Edith lui a répondu : "Mais la mort nous attend tous, nous mourrons tous, c'est malheureusement ainsi que la vie s'achève. Il faut profiter de la vie qui est bien courte et se préparer à la quitter."
Moi je sais que celui qui écrit ne meurt pas. Celui qui sait d'où il vient, qui cherche à connaitre les motivations et les faits de la vie de ses prédécesseurs, qui analyse sa propre vie est d'abord capable d'influencer son avenir par les multiples expériences accumulées, les siennes et celles des autres. Et celui qui écrit tout cela, qui y ajoute ses sentiments sincères, ses peurs ses haines et ses regrets, ne mourra pas.
Dans le souvenir de ses descendants, de ses amis, ou même des étrangers qui le liront, celui là n'est pas mort.
Rédigé par : Angelo | samedi 02 juin 2007 à 21H57