Je vais me commander un nouveau vélo. Plus léger. J’ai reçu mon chèque de ma médaille du travail et je vais me faire un petit plaisir. Avec cette nouvelle bécane, je vais pouvoir m’envoler vers les cimes dont l’approche me faisait peur avec mon vélo actuel. Car pédaler en montagne ce n’est pas rien. J’en ai fait l’expérience lors de deux brevets montagnards réalisés dans les Monts du Forez et dans les Pyrennées. Lorsque l’on grimpe un col digne de ce nom, c’est à dire d’au moins dix kilomètres et approchant les 1500m d’altitude, on se remet en question tout le temps que dure la lente ascension. Mon souvenir le plus marquant reste sans aucun doute la montée du Col de la Bonaïga, il y a 2 ans, dans les pyrénées. Une grimpette de plus de 30 bornes qui m’avait élevé à plus de 2000m d’altitude. Je me souviens de ces arrêts afin de m’oxygéner pour mieux repartir. Ces brevets sont une compétition contre soi-même et aucun classement n’est établi. Après cette lente élévation, il me restait encore trois autres cols à gravir. J’emploie le mot « élévation » car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce sont des moments de pur retour en soi-même. Chaque tour de pédale génère une pensée différente. Il y a l’espace, le silence, le but, la mécanique et Vous. Chaque « pied à terre » est vécu comme une défaite qu’il faut surmonter. Je ne sais plus qui a dit que le vélo c’était l’école de la Vie. Je ne sais pas si c’est une école mais la Vie je l’ai bien sentie battre au plus profond de mes entrailles quand le soleil, la pluie et le vent, qui peuvent être à la fois alliés et ennemis, ajoutaient à ce plaisir masochiste, le doute sur l’utilité de ces défis. Une école, oui sans doute, puisqu ‘en définitive, j’en ai toujours tiré que du positif, et que ces expériences m’ont aidées par la suite à affronter d’autres difficultés aussi physiques que morales. Mais l’âge est là. Ces deux périples m’ont appris également que l’on pouvait aussi faciliter les choses en mettant de son côté les atouts qui pouvaient l’être. Ainsi ce vélo, qui sera quelques kilos moins lourds, pourra me permettre d’aller plus haut et plus loin, un peu plus près des étoiles, voir s’il en reste encore des inaccessibles…
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