Cela faisait 3 mois que nous n’étions pas revenu sur notre terre d’origine. Les sentiments que je décrirai ne concernent que moi, tout comme ce blog. Je l’ai déjà dit, je ne veux parler à la place de personne, même si par moment je donne l’impression de généraliser des états d’âme qui, en fait, ne concernent que moi. Nous sommes donc arrivés à proximité de notre ancien lieu de Vie, dans le début de soirée. Ce qui m’a tout de suite interpellé lors des cinquantes derniers kilomètres, c’est la teneur de la Lumière qui, bien que le temps ne fût pas mauvais, n’avait pas la même douceur que celle que nous connaissons ici, en altitude. Peut-être cela était dû au soleil un peu plus bas, je ne sais pas…Puis très vite c’est une impression de poussière qui m’a dérangé…je parle d’impressions, non de réalité. Bref, je sentais bien que quelque chose avait changé. Nous avons consacré les quelques jours dont nous disposions pour visiter la famille et les amis. Seuls sentiments immuables, j’aurais aimé qu’il en soit de même pour tout ce qui, matériellement parlant, avait été notre vie. Face à cette tombe de marbre, j’ai mesuré cette force qu’Ils m’ont donnée. Je me suis tourné vers les collines avoisinantes, apercevant le clocher au loin dans la vallée, et, essayant d’occulter ce bruit omniprésent de la voie rapide, j’ai essayé de me revoir enfant sur cette terre. Alors j’au su que mon enfance aussi était définitivement morte. Les psys vous diront qu’il faut employer ce mot sans crainte. C’est la seule façon de voir la réalité en face.
J’ai également été visiter cette maison qui aujourd’hui ne nous appartient plus. Le vide des lieux m’a fait fuir sans larmes ni regrets. J’ai essayé de me souvenir. Mais non. Ne pas rester dans une maison qui porte le malheur en elle. Le lendemain, notre chien, qui m’avait accompagné pour cette visite, est tombé malade, nous avons faillit le perdre. Ce soir il va mieux, depuis que nous sommes revenu il a retrouvé l’appétit. Cette maison appartient à son nouveau propriétaire, la signature a eu lieu ce vendredi 13 avril. Cela ne coûte rien de le signaler.
J’ai pris quelques photos du village. Le fait de les visionner ce soir m’indiffère. Je crois sincèrement qu’une page s’est définitivement tournée. Une seule chose pourtant : J’aimerai tellement que les Etres aimés soient plus près de moi. C’est la seule chose qui me manque vraiment. Et la téléportation, c’est pas pour demain. A moins que…
Alain
Oh, Alain !
Tu es un autre homme. Tu n'es pas celui qu'on croyait.
Quels sentiments émanent de tes écrits ! Quelle vérité, quelle profondeur ...
Ton passé, proche ou lointain, t'avait rendu taiseux. Nous ne nous trompions pas sur ce silence, nous savions qu'il cachait une grande intelligence mais nous ne pouvions imaginer la finesse des sentiments et la complexité d'analyse.
La lecture de ton blog est émouvante et parfois surprenante.
Par exemple tu dis dans cette note : "J'aimerais tellement que les Êtres aimés soient plus près de moi." et par ailleurs j'ai encore dans les oreilles la phrase de ton frère si souvent répétée : "Il habite tout près et il ne vient jamais me voir." Ton frère le disait avec la bonhomie que tu sais, sans reproche, sans jugement, juste une pointe de regret qu'il est légitime de trouver chez un grand frère.
Ce sera le paradoxe de ta deuxième vie. A 600 km de distance tu n'as jamais été si près de nous.
Tu n'as jamais autant "parlé", je ne t'ai jamais autant écrit, nous ne t'avons jamais autant aimé.
Du coq à l'âne, ou plutôt au chien : qu'est-ce qui l'a rendu malade ? A-t-il eu la frousse que vous ne soyez revenus dans le Nord pour l'y abandonner ?
Je reprends maintenant la lecture de ton blog, j'ai plusieurs épisodes de retard.
Tout ce que j'ai pu écrire je l'ai puisé à l'encre de tes yeux (et toc, moi aussi je connais quelques tubes !).
En tout cas tout ce que je dis est ressenti aussi par Edith et s'adresse autant à Fabienne.
Je voudrais vous serrer dans mes bras mais ne puis le faire que par e-pitre.
Rédigé par : Angelo | lundi 30 avril 2007 à 20H26