J'aurais sans doute dû commencer ce blog en y inscrivant cette note. Aujourd'hui que la situation est stabilisée, et qu'une seconde ère de raisonnement commence je peux dévoiler le pourquoi et le comment de ce chambardement. Ensuite s'ouvrira une seconde partie de réflexion sur les différents regards que nous avons sur notre nouvelle vie...donc:
C’est en rentrant du travail, un soir de septembre, que j’ai pris la décision. J’appuyais lourdement sur les pédales de ma bicyclette et cet effort, anormal pour moi qui avais bourlingué en montagne et effectué de nombreux kilomètres à travers notre région, me fit prendre conscience de l’état d’abandon que je commençais à subir. Abandon du combat face aux événements passés, nombreux et graves certes, mais aussi face à cet avenir que je ne distinguais plus. Je ne pouvais pas baisser les bras maintenant, ce n’est pas ce que j’avais lu dans les yeux de mes fils disparus. Une opportunité s’entrouvrait au travail par le fait de la mise en place d’un plan social dont je pouvais profiter. Ce serait le soutien matériel qui me permettrait d’avancer plutôt que de végéter.
La maison, que nous ne reconnaissions plus comme lieu de repos mais comme l’endroit où chaque regard se posait sur des souvenirs douloureux, ne serait pas difficile à quitter. Je rentrai donc ce soir là et, sans connaître l’issue de ma démarche vis à vis du travail, j’annonçais à Fabienne : « j’ai demandé de partir dans le cadre du plan social, c’est accepté… ». Je savais que rien ne me ferais reculer. Ici, vivre serait synonyme d’ignorance, et je ne voulais pas mourir idiot. Restait le problème de Nicolas notre fils aîné. Ce serait pour lui un nouveau départ également, et, bien que fragile, la seule chance de quitter ce marécage psychologique dans lequel il pataugeait depuis quatre années.
Alors les évènements se succédèrent, positivement et presque de manière un peu étrange...
Ce soir donc, avec vous, j'ouvre un autre cycle de réflexion... Avant que la Grande Marée ne nous rattrape...