Il se passe de drôles de choses dans mon ancien village. Ces futures élections municipales déchaînent une fois de plus des passions plus inspirées par la haine que par l’instinct de survie. J’avais dans l’idée de remonter dans le Nord durant le week-end de Pâques, dans trois semaines, mais les nouvelles qui me parviennent de cette région du monde et en particulier de ce territoire enclavé, meurtri par des années de précarité industrielle et donc humaine, m’en dissuade aujourd’hui. Devant le succès du film « bienvenu chez les ch’tis », je sentais un peu renaître en moi cette fierté simple et communicative qui nous fait tels que nous sommes, même si par moments, on en a un peu marre de cette image grise et dégradante que l’on nous attribue un peu trop facilement parfois. Alors cela me fait mal de savoir qu’à 600 kilomètres d’ici, des amis, des camarades de galère passent leur temps à s’entredéchirer pour des raisons qui dépassent le scrutin politique de dimanche prochain. Don Camillo et Péponne n’ont plus leur raison d’être dans la comparaison que je faisais, il y a un mois de cela. Cela dépasse les frontières de la raison et ne grandit pas les protagonistes. Pourquoi répondre à tout prix à des invectives meurtrières si les réponses sont de la même teneur ? C’est ce que j’ai compris il y a 7 ans, lors des dernières élections, quand je faisais équipe avec l’une des parties en confrontation. Je me souviens m'être arrêté en plein combat, devant la stupidité de la situation. Si c’est par peur de perdre un pouvoir, quel qu’il soit, que l’on doit répondre à la haine par la haine, alors ne nous plaignons pas de voir encore tant de guerres à travers ce monde pénible à vivre. Il ne s’agit plus d’avoir raison à tout prix, il convient de garder sa dignité. Allez les copains, rangez les armes, gardez vos larmes et vos drames. Donnez moi l’envie de rentrer chez moi et de boire le coup de l’amitié avec vous, quoi que vous pensiez, politiquement, religieusement, amicalement parlant.
Je pensais justement, il y a peu de temps, que cet effort de mémoire qu’on nous rabâche à longueur de soirée, n’était pas la cause de ces affrontements d’idées perpétuels qui nous avilissent plus qu’ils nous grandissent. Et si on oubliait simplement. Si on passait à autre chose, si on était responsable une fois pour toute…Bon faut qu’j’arrête de rêver…
J'en prends bonne note Alain. Tu es toujours de bons conseils.
Je vous embrasse. a bientôt
Rédigé par : corine | vendredi 07 mars 2008 à 14H37