VU DU BALCON : ARCHIVES

Les copains d'abord

Je prends l'habitude d'écrire le matin, vu que les nuits deviennent courtes et que les soiréees sont plus difficiles à tirer...logique. Bon , mon boss me laisse filer le 31 octobre. Je serai 2 mois en préavis, payés non travaillés et durant lesquels je vais pouvoir chercher boulot et appart. J 'en profite pour m'adresser aux deux trois Auvergnats qui ont laissé des commentaires: si vous pouvez me renseigner sur un petit appart ou maison libre au premier décembre aux alentours de Clermont ce serait sympa( faut bien se débrouiller comme on peut!) Mais ça devrait aller... Pas mal d'annonces sur ce sujet sur le net. Le seul inconvénient c'est que nous ne sommes pas sur place. Va falloir penser à une chose hyper importante: les adieux. Nous avons pas mal de connaissances que nous ne voudrions pas quitter comme des voleurs, donc...petites réceptions en perspective prévues, c'est la moindre des choses. Nos amis ont toujours été là dans les coups durs et quoi que nous puissions faire ce ne sera jamais assez. Issu des 70's (mon premier blog y était consacré), j'ai gardé ce goût du rassemblement en meute,sans protocole, ou les évènements n'ont de l'importance que par leur soudaine apparition et disparition. Réservons donc la surprise en espérant toutefois que l'un d'entre-eux ne soit pas sur mon blog. Je pense d'ailleurs que c'est un aspect de la Vie qui m'a le plus marqué: solitaire de nature, j'ai attaché beaucoup d'importance aux copains/copines et la moindre désillusion prenait des allures de grande déception. Puis il y a quelques temps je me suis dit que je m'étais peut-être toujours trompé. De là vient un peu la décision que je prend aujourd'hui. amen.

Encore un matin, un matin pour rien

6h10, prêt pour aller bosser,courbaturé,mal de crâne au lever,drôle de journée qui s'annonce. Hier la journée a été consacrée à la mise en carton des inutilités. Nous avons descendu notre lit dans la chambre du bas, qui ne sert plus depuis 8 mois. Ce sera toujours un étage de moins à gravir, on n'a plus les jambes de 20 ans!. Dure épreuve que la mise en carton...parfois un souvenir vient provoquer une légère nausée..on tourne la tête vite fait pour passer à autre chose. C'est aussi la valse des pinceaux, il faut rafraîchit cette maison avant de faire visiter. Non pas que l'on a peur d'être jugé, mais surtout on veut en tirer un bon prix. L'argent fait pas le bonheur, mais le reste non plus alors tant qu'à faire nivellons les sentiments et le Matériel, il en sortira toujours quelque chose.

Bonne surprise en soirée : un copain ayant opéré une soudaine migration dans le Gers depuis plusieurs mois, m'a donné de ses nouvelles. Tout est ok pour lui, il gère un hotel resto, eau de la piscine à 24°  soleil, bonne bouffe, il nous attend pour un éventuel séjour. Ben, on ne sera plus si loin maintenant, la chose est possible. Bon je vais me mettre en retard avec tout ça, a+

C'est une maison bleue...

Cet après midi j'ai donc rempli le formulaire informatique sur le site de l'ANPE. C'est fou, avoir un travail régulier depuis 23 ans et du jour au lendemain se retrouver demandeur d'emploi de son propre chef. C'est sûr, pour une aventure ce sera une aventure, de quoi nous prendre la tête durant des mois voir des années et en fait c'est la raison essentielle de cette décision un peu folle. Oublier. Seule démarche possible pour rester Homme et ne pas sombrer dans la folie de l'absence. De plus j'ai passé quelques heures sur les sites de l'immobilier.... louer, acheter on ne sait pas trop. Nous ne partons pas sans rien, c'est vrai. Notre petite maison sera vendue un bon prix , de quoi assurer les arrières. 25 ans nous l'avons habitée. Il reste des petits travaux à faire, mais ce sera pour les suivants. J'espère simplement qu'ils y vivront heureux. Les murs ne parlent pas. Ils furent pourtant les témoins de moments formidables et aussi d'autres plus terribles. Bref, cette maison a rempli son rôle. Elle en gardera les secrets, à jamais. Peut-être une de ces futures nuits, la radio se mettra en marche toute seule (ref ancien blog), mais il ne faudra pas y prêter attention. De toute façon ne rien dire sera la meilleure des solutions. Je ne dirai pas non plus aux futurs propriétaires que l'escalier ne comporte que 13 marches. Il paraît qu'un chiffre impair porte poisse. Alors 13 je vous dis pas! Sinon cette modeste demeure d'ouvrier fût très agréable à vivre. Mais elle aussi nous devons la quitter, pour ne pas y laisser notre jeunesse. 

les chemins de traverse

Merci pour vos encouragements! on va en avoir besoin...

Quitter sa ville natale, ce n'est pas rien. Durant les jours qui précèdent le grand départ on a le temps de se remémorer plein de petits détails que l'on croyait oubliés à jamais. On reste pantois devant des images furtives qui viennent brusquement nous déranger dans le travail. Scènes de notre enfance, souvenirs joyeux ou amers qui seront du voyage et qui, bien qu'immatériels, feront leur poids. Mais je n'aimais plus mon village. J'ai senti cet attachement se dissoudre au fil de ces dernière années passées à observer son irréversible engourdissement. Les mots sont sans doute un peu durs, mais simples. Il me faudra du temps pour expliquer tout cela. Autour de moi,ici, aujourd'hui, le brouillard s'épaissit. Ce n'est la faute de personne. Juste le temps qui s'adapte. Qui brise nos ouvriers et les murs protecteurs de leur lieu de Vie. On appelle cela la sinistrose. Ben je savais même pas que le terme existait. Alors je veux pas voir les murs s'émousser, je veux plus voir la misère, je veux apprendre des autres. Je veux faire connaissances avec les bougnats. Et garder le sens de l'humour. Grimper le Puy de Dôme à vélo( le chemin muletier je le connais par coeur), faire du ski à Besse (s'i en reste), gravir le Sancy une quatrième fois avec Nico, notre fils ainé (en 85-sur mes épaules-,95 et 2005). Quelle impatience! pensons plutôt à préparer la migration. Il nous reste 2 mois avant le grand voyage.

Il faut boire à la source...

 J'ai visité l'Auvergne pour la première fois en 1974..POUF! plus de 30 ans de passé!Le frangin m'y avait emmené au lendemain de la disparition des parents. En fait c'était mes premières vraies vacances,mais je n'en profitais pas vraiment, trop occupé que j'étais par la petite blonde que je laissai seule au pied de son HLM et qui d'ailleurs allait bien me rendre cette escapade familiale.J'ai aperçu le Puy de Dôme, coincé à l'arrière de l'AMI 8 BREAK, entre mes deux nièces qui de nombreuses années durant se sont demandé pourquoi elles avaient un frère si agé. Cela leur évite aujourd'hui de m'appeler TONTON. Bref, quand je dis que je ne connais pas l'Auvergne, je commence par mentir un peu. Car le destin allait me faire connaître la fille d'une auvergnate pure souche et les occasions de traverser ces vertes contrées allaient se multiplier. Cela c'est pour la forme. Y vivre sera une autre paire de manches, comme on dit. Mais je n'ai pas peur et cette confiance je veux la transmettre à ma compagne qui épouse totalement ma vision sur ce projet. Il faut maintenant attendre que mon cher patron décide de la date de mon départ. Et dire qu'il y a un an je craignais de figurer dans la liste d'une trentaine de personne concernées par "un plan social salvateur pour la socièté"...il restait un peu de place...j'ai sauté dans le wagon!On verra.Et puis Jean Louis Murat n'est pas loin.

Refaire surface, malgré les tourmentes, penser à revivre,à survivre ou vivre tout simplement. Le monde a besoin de nous alors pourquoi lui tourner le dos. Il nous faut avancer, coûte que coûte, pour eux. Pour que notre passage ici serve à ceux qui suivront. Mais un divorce s'impose. Je quitte donc cet environnement que je cotoie depuis 49 ans pour vivre une autre vie que je ne connais pas, dans un pays que je ne connais pas, au milieu de personnes que je ne connais pas. Apprendre, nous avons du temps pour cela. Nous quittons le Nord pour l'Auvergne. Me revoici sur la planète blog...6 mois après.